2012-04-14

ECOLE


Pourquoi certains élèves s'en sortent plutôt bien et d'autres non, en suivant le même enseignement, qu'est ce qui est la cause de cette hétérogénéité, trop importante pour être attribuée au seul travail des uns, et paresse des autres.On peut constater que nombre des élèves du premier et du second degré mémorisent des mots et des images sans en connaître le sens ou de façon approximative seulement.

Ce qui est plutôt gênant à l'école, où, en principe, on apprend pour comprendre : l'apprentissage scolaire étant par définition l'intégration compréhensive des savoirs et leur construction élaborée de façon ordonnée, rationalisée tout en étant personnelle.

Il serait donc regrettable que certains élèves, pour en partie des causes que nous allons étudier, réduisent l'apprentissage scolaire à de la simple mémorisation cumulative insensée, par incapacité à lui donner du sens.Certes la mémorisation est nécessaire comme outil des apprentissages, mais la maîtrise, l'appropriation de ceux-ci, nécessite la compréhension du sens, qui n'est pas inhérente à la fixation et rétention des éléments mémorisés.

Par exemple, dans son livre Mémoire et réussite scolaire Alain Lieury fait état de 6000 mots nouveaux rencontrés dans les manuels par les élèves de 6 ème . Au sortir de cette classe, 2500 mots seront maîtrisés en moyenne (mots compris et employés à bon escient ). Cette moyenne implique des écarts signifiants entre les bons élèves ( 17/20 de moyenne générale ) qui en maîtrisent 3786, et les mauvais élèves ( 4, 5/20 de moyenne générale ) qui en maîtrisent 1146 seulement. Donc des élèves peuvent passer une année scolaire en ne comprenant qu'un sixième du vocabulaire employé.

Pourquoi ? Comment cela est-il possible ?

Chaque locuteur construit son support imagé de sens avec ses propres caractéristiques culturelles : environnement, expériences, connaissances, perception du monde, des autres, etc.).Connaissances, références culturelles, images mentales, creusent un fossé dans le décodage perceptif.



extrait de : 
Langue, culture et images mentales.Contribution à la compréhension des difficultés d'accès au sens des mots et des images par certains élèves.
Jean-Marc DUFOUR / PIUFM de Lorraine

2012-04-04

POLITIQUE


« Les sociétés libérales ont réussi à faire convaincre l’individu que la liberté se trouvait dans l’obéissance aux règles des hiérarchies du moment et dans l’institutionnalisation des règles qu’il faut / observer pour s’élever dans ces hiérarchies. Les pays socialistes ont réussi à convaincre l’individu que lorsque la propriété privée des moyens de production et d’échanges était supprimée, libérée de l’aliénation de sa force au capital, il devenait libre, alors qu’il reste tout autant emprisonné dans un système hiérarchique de dominance. » pages 72-73


Révolution — Il y a bien des révolutionnaires ou soi-disant tels, mais ils sont si peu habitués à faire fonctionner cette partie du cerveau que l’on dit propre à l’Homme, qu’ils se contentent généralement, soit de défendre des options inverses de celles imposées par les dominants, soit de tenter d’appliquer aujourd’hui ce que des créateurs du siècle dernier ont imaginé pour leur époque. Tout ce qui n’entre pas dans leur schémas préfabriqués n’est pour eux qu’utopie, démobilisation des masse idéalisme petit-bourgeois. Il faut cependant reconnaître que ces idéologies à facettes qu’ils défendent furent proposés par de petits-bourgeois, ayant le temps de penser et de faire appel à l’imaginaire. Mais aucune de ces idéologies ne remet en cause les systèmes hiérarchiques, la production, la promotion sociale, les dominances. Elles vous parlent de nouvelles sociétés, mais ceux qui la préconisent pensent bien bénéficier d’une place de choix dans ces sociétés à venir [puisque c’est leur idée]. » page 99.


Voilà de quoi est faite la vie quotidienne de millions d’hommes : travail, famille… et loisirs organisés. Bien sûr personne n’empêche personne de « sublimer » sa vie, de rechercher la « transcendance », d’absorber la culture en place et d’y trouver des compensation à l’absurdité de sa vie quotidienne. De même à l’absence d’action gratifiante, la soupape de l’engagement politique ou syndicaliste, du militantisme, peut procurer à l’individu l’impression qu’il sort de lui-même, travaille pour le bien commun et un monde meilleur, mais, dans ce dernier cas, il lui est généralement inertdit de penser par lui-même, de rechercher ses sources s’information ailleurs que dans les bréviaires généralement psalmodiés au cours des réunions publiques où, comme partout, c’est la mémoire et le conformisme qui sont les plus appréciés. Il lui est généralement interdit de faire fonctionner son imagination s’il veut … éviter de se faire traiter d’anarchiste, de gauchiste, voire même d’utopiste. … 


EXTRAIT DE éloge de la fuite / Henri Laborit