2020-10-25

Bergson, quand l'esprit rencontre la matière


LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth

la spiritualité selon le philosophe français Henri Bergson (1859-1941).

lien>https://www.franceculture.bergson-quand-lesprit-rencontre-la-matiere

L’esprit est temporel

Avec Bergson, rien ne fait sens sinon à travers la temporalité. Quand il dit "spiritualité", il parle d’une tendance qui se distingue de la matérialité. C’est pour ça qu’il utilise ce mot en plus de celui d’esprit, pour bien dire que l’esprit n’est pas juste une faculté, c’est quelque chose qu’on caractérise à travers la dimension temporelle.
Paul-Antoine Miquel

L’esprit, un devenir spirituel

L’esprit tire de lui-même plus qu’il n’a, la spiritualité est cela même. L’esprit est alors ouvert sur lui-même, ce n’est pas un signe de clôture… Pourquoi est-il ouvert ? Il est à la fois au-delà de lui-même et en deçà, tout le temps inadéquat à lui-même, tout le temps en recherche de dépassement de soi, c’est ce qui caractérise l’esprit comme spiritualité. L’esprit est un processus, un devenir spirituel, et la philosophie de l’esprit, c’est une philosophie du devenir.
Paul-Antoine Miquel


2020-10-04

Quel était l'enseignement de Confucius ?

 

Éminent pédagogue, philosophe et homme politique, Confucius est le fondateur du système éducatif féodal chinois. Sa pratique et sa réflexion sur l'éducation ont exercé une influence considérable sur le développement de l'éducation aussi bien en Chine que dans le monde.

Emmanuel Laurentin s'entretient avec Anne Cheng, sinologue, titulaire de la chaire « Histoire intellectuelle de la Chine » au Collège de France


 : Le premier mot des entretiens de Confucius n’est pas éduquer, mais "apprendre". Et ce mot résume tout le message confucéen. Si sa biographie est en grande partie légendaire, et si certains déconstructeurs ont mis en doute l’unité-même du corpus confucéen, on entend pourtant dans cette collection d’enseignements la voix de quelqu’un. Et cette voix porte un message qui a forgé une certaine forme d’humanité chinoise. Ce maître qui a vécu entre le VI et le Ve siècle avant J.C., avait un grand projet, une sorte de « pari sur l’humain » : que le mot-clé de son message soit apprendre signifie que pour lui, l’humain est un être qui apprend toujours, qui est perfectible. Et cette conception va être renforcée par les confucéens ultérieurs, qui, dans une sorte d’angoisse quasi existentielle, pensaient que si l’on n’apprend pas constamment, si l’on n’essaie pas de s'élever par la connaissance, on retombe dans la brutalité, à l'état de bête.