Adam Curtis, réalisateur-chouchou de la BBC – et l’un des seuls à avoir carte blanche au sein de cette antique institution gouvernementale – révèle comment et à quel point les politiciens et les milieux d’affaires ont appris à manipuler la société de consommation de masse.
Documentaire d’Adam Curtis pour la BBC, 2002, 3h54.Version
sous-titrée en français.Le documentaire se compose de quatre parties,
Happiness Machines (Machines à bonheur). Le premier épisode traite de l’une des personnalités de l’ombre les plus influentes du XXe siècle, le propagandiste américain Edward Bernays, surnommé « le père des relations publiques ». Bernays, un neveu de Sigmund Freud, s’inspirait de quelques-unes des théories de son oncle sur les pulsions sexuelles inconscientes et les mêlait à une discipline plus ancienne, la psychologie des foules, pour manipuler les masses. Issu de la Commission Creel, une gigantesque machine américaine de propagande montée pour emporter l’adhésion des Américains à la Première Guerre mondiale, Bernays a ensuite enchaîné sur une série d’opérations politiques et publicitaires qui ont marqué toute la zone d’influence des USA, Europe de l’Ouest comprise.
premiere partie
– Eight People Sipping Wine In Kettering. (Huit personnes sirotant du vin à Kettering). Le dernier épisode nous emmène dans le monde de la politique. Au début des années 90, le Parti démocrate américain s’adjoignait les services d’un autre propagandiste parent de Freud, son petit-fils Matthew, pour modeler la campagne d’élection de son candidat à la Maison-Blanche sur les aspirations inconscientes de la population. Peu après, grâce à cette tactique essentiellement publicitaire, Bill Clinton accédait à la présidence.
A chacun de décider si ces manipulations de masse sont acceptables, voire simplement inévitables dans un monde où l’information peut être biaisée à volonté, et jusqu’à quel point il faut s’y résigner.