2023-10-24

Paul Otlet l'homme qui voulait classer le monde

 Laurent hublet présente le livre Bruxelles Mondiale dans lequel il parle du Mundaneum et en particulier l'histoire du Palais Mondial. Situé au Cinquantenaire à Bruxelles, le Palais Mondial était un vrai temple du savoir voulait expliquer la connaissance universel à tous. Directeur et cofondateur de Becentral, campus numérique au cœur de l’Europe, Laurent Hublet est entrepreneur et philosophe à la fois. Un profil hybride, qui le mènera sur les traces d’un autre entrepreneur de la connaissance, bien avant les réseaux et les big data cette fois : le Belge Paul Otlet.

Rencontre animée par Delphine Jenart avec Stéphanie Manfroid. www.mundaneum.org

lien traité de Documentation le livre sur le livre 

Paul Otlet

Bien peu de gens connaissent aujourd’hui le nom de Paul Otlet (1868-1944), ainsi que les mots de Palais Mondial, de Mundaneum ou de Cité Mondiale. C’est comme si cette fascinante utopie avait disparu sans laisser de traces. L’aventure dura pourtant plus d’un demi-siècle, mobilisant des énergies considérables et suscitant le concours de personnalités prestigieuses.

Prolongement des rêves encyclopédiques des XVIIIe et XIXe siècles, aux accents parfois grandioses et parfois dérisoires, l’aventure du Belge Paul Otlet touche à l’histoire du livre et des bibliothèques comme à celles des institutions internationales et du mouvement pacifiste. À travers le rôle joué par Hendrik Andersen et Le Corbusier, elle constitue aussi une page importante de l’urbanisme moderne.

Dans cette passionnante biographie, Françoise Levie retrace l’histoire d’une utopie qui aurait pu réussir, d’une grande intuition qui finit par se changer en obsession, d’un rêve de Paix universelle qui bascula dans le délire. L’histoire d’un apparent échec, et d’une victoire posthume pour le moins inattendue…

https://www.mementoproduction.be/site/production-et-distribution-dvd/l-homme-qui-voulait-classer-le-monde

https://lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/lhomme-qui-voulait-classer-le-monde/

Avenir des Pauvres

 

L'avenir confisqué

Nicolas Duvoux est un sociologue français, né en 1980. Professeur de sociologie à l’Université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis et membre du CRESPPA-LabTop, il est rédacteur en chef de la Vie des idées.fr et directeur du Philanthropy and Social Sciences Program. Il est également président du comité scientifique du Conseil National de Lutte contre l'Exclusion.

Croisant réflexion spéculative et enquêtes sur le bas, le milieu et le haut de la société, Nicolas Duvoux montre comment le sentiment de l’avenir constitue un indicateur précieux, et irremplaçable, de la position sociale. La capacité subjective à se projeter positivement dans l’avenir constitue une clé de lecture de la société au double sens où elle permet de décrire la hiérarchie sociale mais aussi de rendre compte des relations inégalitaires qui s’y nouent et de leur reproduction. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne face à la crise de l’avenir. Les plus dotés sont aussi les mieux à même de maîtriser l’avenir, individuel et collectif, ce qui entraîne anxiété et peur du déclassement au sein des classes moyennes, dépossession et insécurité radicale en bas de l’échelle sociale.


Sans renier la recherche d’objectivité scientifique mais au contraire en en raffinant les instruments, Nicolas Duvoux démontre comment la subjectivité peut servir de révélateur aux inégalités, notamment de classe sociale. Il fait ressortir l’importance du patrimoine économique à partir de la sécurité que sa possession procure – et de l’insécurité sociale endémique dans laquelle son absence plonge.


Prenant appui sur des travaux en philosophie, en psychologie ou en épidémiologie, il déploie une manière d’appréhender le monde social qui articule, sans les opposer, le présent, le passé mais aussi l’avenir tel que l’on se le projette, l’objectif et le subjectif, l’individuel et le collectif. Ce livre porte ainsi un regard sociologique sur le monde qui restitue l’épaisseur vécue de l’existence pour mieux penser les asymétries et formes de domination sociale, et il vise par là à réintégrer la sociologie dans un projet scientifique plus global.

Inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine
Discipline: 
Catégorie: 
Livre

Date de parution: 
30/08/2023  



La pauvreté n’est pas qu’une histoire de chiffres. La pauvreté, c’est aussi un sentiment, une angoisse, une incapacité à se projeter dans l’avenir. Quelles en sont les conséquences psychologiques, quelles sont les différences d’approches philosophiques de la vie entre les riches et les pauvres ? Un sociologue s’est penché sur la question, et après une longue enquête il en est arrivé à cette conclusion : les pauvres ont plus de difficultés à envisager l’avenir que les plus riches. Toute la socialisation des plus modestes a une influence conséquente sur leur conception du futur, leur rapport à l’école, le sentiment d’insé­curité physique, ou encore l’expérience des discriminations : tout cela impacte leur manière de concevoir leur futur. Comment les conditions matérielles des individus déterminent-elles leur rapport au temps ? La méritocratie existe–t-elle vraiment ? Peut-on dire que les riches confisquent l’avenir des plus modestes ? Salomé Saqué interroge le sociologue Nicolas Duvoux pour le savoir.

2023-10-10

Le mythe fondateur de Jérusalem (2016)


video extraite du colloque

Si c'était Jérusalem / Conférences introductives 2016 https://akadem.org/sommaire/colloques/si-c-etait-jerusalem/conferences-introductives-11-05-2016-80543_4667.php?positiontemps=5313

Marc-Alain Ouaknin - rabbin, docteur en philosophie et professeur des Universités (Bar-Ilan)

Marc-Alain Ouaknin est né à Paris en 1957. Il est rabbin, docteur en philosophie et professeur des Universités (Bar-Ilan). Élève d’Emmanuel Lévinas, il consacre ses recherches à la phénoménologie, en dialogue avec les textes de la tradition juive, le Talmud, la Cabale et le Hassidisme.  Dans le cadre du Projet Targoum fondé et dirigé par Françoise-Anne Ménager, et en partenariat avec la Fondation Moses Menselssohn, il présente les résultats de ses recherches concernant une nouvelle traduction de la Bible hébraïque dans un double enseignement au MJLF: “l’Atelier Targoum” . Ses recherches font l’objet de publications traduites en plus de trente langues.  Depuis 2013, il produit avec Françoise-Anne Ménager l'émission 'Talmudiques' tous les dimanches matins à 9h15 sur France Culture 


« L’Atelier du traduire »Marc-Alain Ouaknin

Quelques remarques sur une nouvelle traduction de la Bible

https://journals.openedition.org/tsafon/1913?lang=en


2023-10-07

30 biais cognitifs qui nuisent à la pensée rationnelle



Qu'est-ce qu'un biais cognitif ?

Les biais cognitifs sont des formes de pensée qui représentent une déviation de la pensée logique ou rationnelle et qui ont tendance à être systématiquement utilisées dans diverses situations.

Ils constituent des façons rapides et intuitives de porter des jugements ou de prendre des décisions qui sont moins laborieuses qu'un raisonnement analytique qui tiendrait compte de toutes les informations pertinentes.

Ces processus de pensée rapide sont souvent utiles mais sont aussi à la base de jugements erronés typiques.

Le concept de biais cognitif a été introduit au début des années 1970 par les psychologues Daniel Kahneman (prix Nobel d'économie 2002) et Amos Tversky pour expliquer certaines tendances vers des décisions irrationnelles dans le domaine économique. Depuis, une multitude de biais intervenant dans plusieurs domaines ont été identifiés par la recherche en psychologie cognitive et sociale.

Certains biais s'expliquent par les ressources cognitives limitées (temps, informations, intérêt, capacités cognitives). Lorsque ces dernières sont insuffisantes pour réaliser l'analyse nécessaire à un jugement rationnel, des raccourcis cognitifs (appelés heuristiques) permettent de porter un jugement rapide.

D'autres biais reflètent l'intervention de facteurs motivationnels, émotionnels ou moraux ; par exemple, le désir de maintenir une image de soi positive ou d'éviter une dissonance cognitive (avoir deux croyances incompatibles) déplaisante.

Voici une liste de 30 biais cognitifs fréquents

Raisonnement et jugement

Le biais de confirmation
Le biais de confirmation est la tendance, très commune, à ne rechercher et ne prendre en considération que les informations qui confirment les croyances et à ignorer ou discréditer celles qui les contredisent.

Le biais de croyance
Le biais de croyance se produit quand le jugement sur la logique d'un argument est biaisé par la croyance en la vérité ou la fausseté de la conclusion. Ainsi, des erreurs de logique seront ignorées si la conclusion correspond aux croyances.

(Maintenir certaines croyances peut représenter une motivation très forte : lorsque des croyances sont menacées, le recours à des arguments non vérifiables augmente ; la désinformation, par exemple, mise sur la puissance des croyances : Pourquoi la désinformation fonctionne ?)

Le biais de représentativité
Le biais de représentativité est un raccourci mental qui consiste à porter un jugement à partir de quelques éléments qui ne sont pas nécessairement représentatifs.

L'illusion de fréquence
L'illusion de fréquence consiste, après avoir remarqué une chose une première fois, à avoir tendance à la remarquer plus souvent, ce qui conduit à croire qu'elle se produit plus fréquemment qu'auparavant.

Le biais du survivant
Le biais du survivant est une forme de biais de sélection consistant à surévaluer les chances de succès d'une initiative en concentrant l'attention sur les cas ayant réussi (les « survivants ») plutôt que des cas représentatifs. Par exemple, les gens qui ont réussi ont une visibilité plus importante, ce qui pousse les autres à surestimer leurs propres chances de succès.

L'illusion de corrélation
L'illusion de corrélation consiste à percevoir une relation entre deux événements non reliés ou encore à exagérer une relation qui est faible en réalité. Par exemple, l'association d'une caractéristique particulière chez une personne au fait qu'elle appartienne à un groupe particulier alors que la caractéristique n'a rien à voir avec le fait qu'elle appartienne à ce groupe.

L'illusion de savoir
L'illusion de savoir consiste à se fier à des croyances erronées pour appréhender une réalité et à ne pas chercher à recueillir d'autres informations. La situation est jugée à tort comme étant similaire à d'autres situations connues et la personne réagit de la façon habituelle. Ainsi, une personne pourra sous-exploiter les possibilités d'un nouvel appareil.

L'effet de vérité illusoire
L'effet de vérité illusoire (ou effet d'illusion de vérité) est la tendance à croire qu'une information est vraie après une exposition répétée.

Le biais de la disponibilité en mémoire
Le biais de la disponibilité en mémoire consiste à porter un jugement sur une probabilité selon la facilité avec laquelle des exemples viennent à l'esprit. Ce biais peut, par exemple, amener à prendre pour fréquent un événement récent.


Jugements sur soi et sur les autres

L'illusion positive
L'illusion positive est un optimisme irréaliste lié à une évaluation exagérée de ses capacités. Les études ont montré que la majorité des gens ont tendance à se considérer meilleurs que la moyenne sur une diversité de capacités, ce qui est nécessairement erroné. Un exemple d'illusion positive très répandue est l'illusion de supériorité morale.

L'erreur fondamentale d'attribution
L'erreur fondamentale d'attribution est la tendance à surestimer les facteurs personnels (tels que la personnalité) pour expliquer le comportement d'autres personnes et à sous-estimer les facteurs conjoncturels.

L'excès de confiance
L'excès de confiance est la tendance à surestimer ses capacités. Ce biais a été mis en évidence par des expériences en psychologie qui ont montré que, dans divers domaines, beaucoup plus que la moitié des participants estiment avoir de meilleures capacités que la moyenne. Ainsi, plus que la moitié des gens estiment avoir une intelligence supérieure à la moyenne.

L'effet Dunning-­Kruger
L'effet Dunning-Kruger est le résultat de biais cognitifs qui amènent les personnes les moins compétentes à surestimer leurs compétences et les plus compétentes à les sous-estimer. Cet effet a été démontré dans plusieurs domaines.

Le biais d'autocomplaisance
Le biais d'autocomplaisance est la tendance à s'attribuer le mérite de ses réussites et à attribuer ses échecs à des facteurs extérieurs défavorables.

L'effet Barnum ou effet Forer
Le biais de l'effet barnum (ou effet Forer) consiste à accepter une vague description de la personnalité comme s'appliquant spécifiquement à soi-même. Les horoscopes jouent sur ce phénomène.

L'effet de halo
L'effet de halo se produit quand la perception d'une personne ou d'un groupe est influencée par l'opinion que l'on a préalablement pour l'une de ses caractéristiques. Par exemple, une personne de belle apparence physique sera perçue comme intelligente et digne de confiance. L'effet de notoriété est aussi un effet de halo.

Comportements et jugements sociaux

Le biais de conformisme
Le biais de conformisme est la tendance à penser et agir comme les autres le font. (Surprenante tendance au conformisme : l'expérience de Asch)

L'ignorance pluraliste
L'ignorance pluraliste, un concept introduit en 1930 par les psychologues Floyd Allport et Daniel Katz, désigne un phénomène dans lequel une majorité de membres d'un groupe rejettent en privé une norme, mais supposent à tort que la plupart des autres l'acceptent, et donc s'y conforment.

Le biais de faux consensus
Le biais de faux consensus est la tendance à croire que les autres sont d'accord avec nous plus qu'ils ne le sont réellement. Ce biais peut être particulièrement présent dans des groupes fermés dans lesquels les membres rencontrent rarement des gens qui divergent d'opinions et qui ont des préférences et des valeurs différentes. Ainsi, des groupes politiques ou religieux peuvent avoir l'impression d'avoir un plus grand soutien qu'ils ne l'ont en réalité.


Le biais de favoritisme intragroupe
Le biais de favoritisme intragroupe (ou endogroupe) est la tendance à favoriser les gens qui appartiennent à un même groupe que nous comparativement aux personnes qui n'en font pas partie.

La croyance en un monde juste
La croyance en un monde juste est la tendance à croire que le monde est juste et que les gens méritent ce qui leur arrive. Des études ont montré que cette croyance répond souvent à un important besoin de sécurité. Différents processus cognitifs entrent en œuvre pour préserver la croyance que la société est juste et équitable malgré les faits qui montrent le contraire.

L'effet de simple exposition
L’effet de simple exposition est une augmentation de la probabilité d'un sentiment positif envers quelqu'un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet. Ce biais peut intervenir notamment dans la réponse à la publicité.

L'effet boomerang
L'effet boomerang est le phénomène selon lequel les tentatives de persuasion ont l'effet inverse de celui attendu. Les croyances initiales sont renforcées face à des preuves pourtant contradictoires.

Jugements sur des événements passés, présents ou futurs

Le biais rétrospectif
Le biais rétrospectif (« hindsight bias ») est la tendance à surestimer, une fois un événement survenu, comment on le jugeait prévisible ou probable.

Le biais de négativité
Le biais de négativité est la tendance à donner plus de poids aux informations et aux expériences négatives qu'aux positives et à s'en souvenir davantage.

Le biais de normalité
Le biais de normalité est une tendance à croire que les choses fonctionneront à l'avenir comme elles ont fonctionné normalement dans le passé et donc à sous-estimer, par exemple, la probabilité d'un événement exceptionnel tel qu'une catastrophe et ses effets possibles.

Le biais d'optimisme
Le biais d'optimisme est une tendance à accorder plus d'attention aux bonnes nouvelles qu'aux mauvaises. (En situation de stress, l'anxiété aide à éviter les risques du biais cognitif d'optimisme)

Biais intervenant dans les prises de décision

L'aversion de la dépossession
L’aversion de la dépossession (ou effet de dotation) désigne une tendance à attribuer une plus grande valeur à un objet que l'on possède qu’à un même objet que l'on ne possède pas. Ainsi, le propriétaire d'une maison pourrait estimer la valeur de celle-ci comme étant plus élevée que ce qu'il serait disposé à payer pour une maison équivalente.

Le biais de statu quo
Le biais de statu quo est la tendance à préférer laisser les choses telles qu'elles sont, un changement apparaissant comme apportant plus de risques et d'inconvénients que d'avantages possibles. Dans divers domaines, ce biais explique des choix qui ne sont pas les plus rationnels. (Un biais se rapprochant du biais de statu quo est celui de la tendance à la justification du système.)

Le biais d'omission
Le biais d'omission consiste à considérer que causer éventuellement un tort par une action est pire que causer un tort par l’inaction. Ainsi, le biais d'omission pourrait contribuer à expliquer que, dans l'incertitude, certains choisiront de refuser la vaccination pour leurs enfants.

Le biais de cadrage
Le biais de cadrage est la tendance à être influencé par la manière dont un problème est présenté. Par ex. la décision d'aller de l'avant ou pas avec une chirurgie peut être affectée par le fait que cette chirurgie soit décrite en termes de taux de succès ou en terme de taux d'échec, même si les deux chiffres fournissent la même information.

Le biais d'ancrage
Le biais d'ancrage est la tendance à utiliser indument une information comme référence. Il s'agit généralement du premier élément d'information acquis sur le sujet. Ce biais peut intervenir, par exemple, dans les négociations, les soldes des magasins ou les menus de restaurants. (Dans les négociations, faire la première offre est avantageux.)

Un concept qui se rapproche de celui de biais cognitif est celui de distorsion cognitive qui a développé dans le champ de la psychologie clinique. (10 distorsions cognitives qui entretiennent des émotions négatives).

Source 

Volonté et/ou Motivation

la Volonté, c’est : « éviter de » (grossir, fumer etc…),
la MOTIVATION c’est : « aller vers » (le plaisir, la vie etc…).

La VOLONTÉ fonctionne sur le ressort d’un "ratio effort /  résultat"

La MOTIVATION fonctionne sur un ratio effort / résultat excédentaire.

Quelles distinctions pouvons-nous établir entre la volonté et la motivation ?

la motivation ne suffit pas si nous n’avons pas un grand degré de volonté.

La motivation est un aspect important de tout processus de changement, mais elle ne suffit pas à faire bouger les choses. La motivation ne remplace pas la volonté; il est indispensable de VOULOIR pour passer à l’action!

DETERMINATION
Le degré de détermination à entreprendre une démarche est très souvent ce qui fait la différence entre les personnes performantes et les autres.Il faut comprendre et vous persuader que prendre des décisions et passer à l’action, c’est comme travailler un muscle. Les conditions idéales ne seront jamais réunies, il y aura toujours quelque chose pour freiner vos élans, mais une fois que votre décision est prise une seule option est possible: agir!

La volonté peut se définir comme la « faculté de déterminer librement ses actes en fonction de motifs rationnels (pouvoir de faire ou de ne pas faire quelque chose) » ; comme la « disposition de caractère qui porte à prendre des décisions avec fermeté » ; et elle se rapporte également aux intentions (les nôtres et celles d’autrui).

La motivation correspond à ce qui « explique et justifie une action, aux raisons qui nous poussent à agir, à ce qui met en mouvement ». La motivation peut se définir par ses causes, par les forces psychiques qui orientent les conduites humaines. Elle peut aussi se définir par le choix des objectifs que l’on se fixe et l’énergie que nous mobilisons pour les atteindre et donc satisfaire un besoin déterminé.

La motivation semble davantage se rapporter à la notion de besoin, et la volonté à la notion de désir. « La motivation a besoin de liberté. Pour avoir le goût de la liberté, il faut avoir souffert et souffrir encore du joug de la servitude. La motivation est à la rencontre de l’horizon et des limites. Elle a besoin de l’expérience de la joie et de la réussite pour se régénérer mais elle a la souffrance comme point de départ ».

Source

http://systemelemaitre.com/2017/09/28/etes-vous-motive-ou-determine/

https://www.jobboom.com/carriere/la-motivation-vient-dans-l-action/

archéologie

l’archéologie est, par excellence, la science qui ramasse les miettes du temps

Fragment de texte

2023-10-06

L économie de surveillance



L’économie de surveillance repose sur un principe de subordination et de hiérarchie. L’ancienne réciprocité entre les entreprises et les utilisateurs s’efface derrière le projet consistant à extraire une plus-value de nos agissements à des fins conçues par d’autres — vendre de la publicité. Nous ne sommes plus les sujets de la réalisation de la valeur. Nous ne sommes pas non plus, comme d’aucuns l’ont affirmé, le « produit » que vend Google. Nous sommes les objets dont la matière est extraite, expropriée, puis injectée dans les usines d’intelligence artificielle de Google qui fabriquent les produits prédictifs vendus aux clients réels : les entreprises qui paient pour jouer sur les nouveaux marchés comportementaux.


l’expérience humaine se trouve marchandisée par le capitalisme de surveillance pour renaître sous forme de « comportements ». Traduits en données, ces derniers prennent place dans l’interminable file destinée à alimenter les machines conçues pour en faire des prédictions qui s’achètent et se vendent.


Pour obtenir des prédictions comportementales très précises et donc très lucratives, il faut sonder nos particularités les plus intimes. Ces opérations d’approvisionnement visent notre personnalité, nos humeurs, nos émotions, nos mensonges et nos fragilités. Tous les niveaux de notre vie personnelle sont automatiquement captés et comprimés en un flux de données à destination des chaînes de montage qui produisent de la certitude.


le plus sûr de prédire le comportement reste d’intervenir à la source : en le façonnant. J’appelle « économies de l’action » ces processus inventés pour y parvenir : des logiciels configurés pour intervenir dans des situations réelles sur des personnes et des choses réelles. Toute l’architecture numérique de connexion et de communication est désormais mobilisée au service de ce nouvel objectif. Ces interventions visent à augmenter la certitude en influençant certaines attitudes : elles ajustent, adaptent, manipulent, enrôlent par effet de groupe, donnent un coup de pouce. Elles infléchissent nos conduites dans des directions particulières, par exemple en insérant une phrase précise dans notre fil d’actualités, en programmant l’apparition au moment opportun d’un bouton « achat » 

loin de la Silicon Valley, salivent à leur tour à l’idée des profits issus de la surveillance. En particulier les assureurs automobiles, impatients de mettre en place la télématique — les systèmes de navigation et de contrôle des véhicules. Ils savent depuis longtemps que les risques d’accident sont étroitement corrélés au comportement et à la personnalité du conducteur, mais, jusqu’ici, ils n’y pouvaient pas grand-chose. Un rapport des services financiers du cabinet de conseil Deloitte recommande désormais la « minimisation du risque » (un euphémisme qui, chez un assureur, désigne la nécessité de garantir les profits) à travers le suivi et la sanction de l’assuré en temps réel — une approche baptisée « assurance au comportement ». 


Auparavant vice-président de Google Maps et responsable de Street View, M. Hanke a créé en 2010 sa propre rampe de lancement au sein de Google : Niantic Labs, l’entreprise à l’origine de Pokémon Go. Il caressait l’ambition de prendre possession du monde en le cartographiant. Il avait déjà fondé Keyhole, une start-up de cartographie virtuelle à partir d’images satellites financée par la Central Intelligence Agency (CIA) puis rachetée par Google, qui l’a rebaptisée Google Earth. 

L’apogée de Pokémon Go, à l’été 2016, signait l’accomplissement du rêve porté par le capitalisme de surveillance : un laboratoire vivant de la modification comportementale qui conjuguait avec aisance échelle, gamme et action. L’astuce de Pokémon Go consistait à transformer un simple divertissement en un jeu d’un ordre très différent : celui du capitalisme de surveillance — un jeu dans le jeu. Tous ceux qui, rôdant dans les parcs et les pizzerias, ont investi la ville comme un terrain d’amusement servaient inconsciemment de pions sur ce second échiquier bien plus important.


Shoshana Zuboff

Professeure émérite à la Harvard Business School. Auteure de The Age of Surveillance Capitalism : The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power, Public Affairs, New York, 2019

Source

https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/ ZUBOFF/59443#nh1


Divertissement :danger ?

 


Le cinéaste Robert Bresson le notait déjà : « Cinéma, radio, télévision, magazines sont une école d’inattention : on regarde sans voir, on écoute sans entendre [2]. »

pour Pascal, faire diversion, c’est tromper l’attente en lui donnant un faux but, afin de cacher le vrai. 

Le divertissement n’a donc qu’une « fin », qui est de cacher la vraie « fin » (L 127),

ne pas laisser l’homme être en souci de lui-même, lui permettre de fuir loin de lui, afin qu’il ne soit plus en charge de sa vie. Le divertissement est ainsi la gestion de l’inconstance des distractions. Un tel mouvement est, par nature, sans fin. Il ne cesse de se nourrir de lui-même, car son arrêt ferait courir le risque de laisser revenir ce que chaque forme du divertissement a pour fonction de masquer, l’ennui comme révélateur de la précarité de l’existence.

Pascal fait une « extrême différence » entre celui qui cherche par l’instruction ce qu’il en est de sa destination et celui qui vit par rapport à celle-ci dans une pure insouciance. Le premier échoue immanquablement, car, ultimement, l’instruction par la raison — tout le « Pari » ne montre que cela — reste muette. Mais, quant aux insensés qui se flattent de vivre sans rien vouloir savoir, Pascal donne leur figure comme « monstrueuse » : « Cette négligence en une affaire où il s’agit d’eux-mêmes, de leur éternité, de leur tout, m’irrite plus qu’elle ne m’attendrit ; elle m’étonne et m’épouvante : c’est un monstre pour moi. » L’insensé dit : « Comme je ne sais d’où je viens, aussi je ne sais où je vais […]. Et de tout cela, je conclus que je dois donc […] me laisser mollement conduire à la mort, dans l’incertitude de ma condition future. » A quoi Pascal, en une objection radicale, répond : « Qui souhaiterait d’avoir pour ami un homme qui discourt de cette manière ? » Il y va ici d’un trait d’essence de l’amitié, car, avec qui se méprise assez pour être indifférent à son propre sort, il n’y a nulle communauté humaine possible. Un tel « monstre » ne peut être qu’un ange ou une bête. Il est l’ange qui fait la bête.

https://www.cairn.info/revue-etudes-2001-12-page-631.htm


Méthode experimentale

 

Définie par le chimiste Michel-Eugène Chevreul en 1856 : « Un phénomène frappe vos sens ; vous l’observez avec l’intention d’en découvrir la cause, et pour cela, vous en supposez une dont vous cherchez la vérification en instituant une expérience. Le raisonnement suggéré par l'observation des phénomènes institue donc des expériences (…), et ce raisonnement constitue la méthode que j’appelle expérimentale, parce qu’en définitive l’expérience est le contrôle, le critérium de l’exactitude du raisonnement dans la recherche des causes ou de la vérité »[1].


[1]

Chevreul Michel-Eugène, Lettres adressées à M. Villemain sur la méthode en général et sur la définition du mot "fait" : relativement aux sciences, aux lettres, aux beaux-arts, etc., etc., Paris, Garnier Frères, 1856, p. 27-29.


Unité de l Écrit son et image



pour communiquer, trois systèmes de signes : l’écrit, le son et l’image. Chacun de ces éléments a été inducteur d’un système technique. L’écrit a donné l’édition, l’imprimerie, le livre, le journal, la linotypie, la typographie, la machine à écrire, etc. Tout comme le son a donné le langage, la radio, le magnétophone, le téléphone ou le disque. L’image a produit la peinture, la gravure, la bande dessinée, la photographie, le cinéma, la télévision, la vidéo, etc.


La révolution industrielle, à la fin du XVIIIe siècle, s’était produite quand la machine à vapeur avait remplacé le muscle et la force physique ; dans la mutation technologique actuelle, ce qui est remplacé, ce n’est plus le muscle mais le cerveau...

La révolution numérique fait converger les trois systèmes de signes vers un équivalent unique. Ecrit, son et image s’expriment désormais en bits. Les bits véhiculent indifféremment du texte, du son ou de l’image. Et le même « tuyau » permet d’acheminer ces bits à la vitesse de la lumière... Cela a totalement transformé le monde des médias et du divertissement.


https://www.monde-diplomatique.fr/2002/05/RAMONET/8873