2020-11-20

documentaire : Century of the Self (Le Siècle du Moi) Adam Curtis


Adam Curtis, réalisateur-chouchou de la BBC – et l’un des seuls à avoir carte blanche au sein de cette antique institution gouvernementale – révèle comment et à quel point les politiciens et les milieux d’affaires ont appris à manipuler la société de consommation de masse. 

Documentaire d’Adam Curtis pour la BBC, 2002, 3h54.Version 

sous-titrée en français.Le documentaire se compose de quatre parties,

Happiness Machines (Machines à bonheur). Le premier épisode traite de l’une des personnalités de l’ombre les plus influentes du XXe siècle, le propagandiste américain Edward Bernays, surnommé « le père des relations publiques ». Bernays, un neveu de Sigmund Freud, s’inspirait de quelques-unes des théories de son oncle sur les pulsions sexuelles inconscientes et les mêlait à une discipline plus ancienne, la psychologie des foules, pour manipuler les masses. Issu de la Commission Creel, une gigantesque machine américaine de propagande montée pour emporter l’adhésion des Américains à la Première Guerre mondiale, Bernays a ensuite enchaîné sur une série d’opérations politiques et publicitaires qui ont marqué toute la zone d’influence des USA, Europe de l’Ouest comprise.

premiere partie 


partie 2 – The Engineering of Consent (La Fabrication du consentement). La deuxième partie retrace les efforts d’Edward Bernays et de la fille de Freud, Anna, pour délivrer l’humain de sa part d’ombre (dans le cas de Bernays, tout en le transformant en consommateur docile), et créer une société capitaliste libre et harmonieuse. Le résultat, toutefois, n’a pas été à la hauteur des espérances.



partie 3 

There is a Policeman Inside All of Our Heads, He Must Be Destroyed. (Il y a un policier dans chacune de nos têtes, il doit être détruit). Le troisième segment passe à la nouvelle psychiatrie des années 60, avec son remaniement des théories de l’humain et son développement de méthodes de persuasion inédites. Là où Freud avait insisté sur l’importance d’un surmoi solide et sain (c-à-d, de limites comportementales fondées sur des notions communes et universelles de bien et de mal), les thérapeutes et patients de la nouvelle génération « psy » comptaient en faire tomber les interdits et libérer les désirs refoulés et les pulsions du moi profond. Dans leur sillage, les entreprises et leurs publicitaires avaient axé leur communication sur l’individu « libéré » – une personne débarrassée de ses déterminismes culturels, en prise directe avec son seul ego et n’obéissant qu’à ses instincts primaux. Même si elle a grandement stimulé la consommation de produits inutiles en inscrivant l’acte d’achat par plaisir et/ou pulsionnel dans les moeurs, en termes de bonheur collectif, loin d’apporter les résultats escomptés, cette nouvelle approche s’est révélée une parfaite fabrique à névroses.



Partie 4 fin 

 – Eight People Sipping Wine In Kettering. (Huit personnes sirotant du vin à Kettering). Le dernier épisode nous emmène dans le monde de la politique. Au début des années 90, le Parti démocrate américain s’adjoignait les services d’un autre propagandiste parent de Freud, son petit-fils Matthew, pour modeler la campagne d’élection de son candidat à la Maison-Blanche sur les aspirations inconscientes de la population. Peu après, grâce à cette tactique essentiellement publicitaire, Bill Clinton accédait à la présidence.

A chacun de décider si ces manipulations de masse sont acceptables, voire simplement inévitables dans un monde où l’information peut être biaisée à volonté, et jusqu’à quel point il faut s’y résigner.


2020-11-02

Etienne Klein octobre 2020


 

Etienne Klein, physicien et philosophe des sciences

conférence de clôture le 25 octobre 2020

des rencontres Philosophia St Emilion 2020 .

2020-10-25

Bergson, quand l'esprit rencontre la matière


LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth

la spiritualité selon le philosophe français Henri Bergson (1859-1941).

lien>https://www.franceculture.bergson-quand-lesprit-rencontre-la-matiere

L’esprit est temporel

Avec Bergson, rien ne fait sens sinon à travers la temporalité. Quand il dit "spiritualité", il parle d’une tendance qui se distingue de la matérialité. C’est pour ça qu’il utilise ce mot en plus de celui d’esprit, pour bien dire que l’esprit n’est pas juste une faculté, c’est quelque chose qu’on caractérise à travers la dimension temporelle.
Paul-Antoine Miquel

L’esprit, un devenir spirituel

L’esprit tire de lui-même plus qu’il n’a, la spiritualité est cela même. L’esprit est alors ouvert sur lui-même, ce n’est pas un signe de clôture… Pourquoi est-il ouvert ? Il est à la fois au-delà de lui-même et en deçà, tout le temps inadéquat à lui-même, tout le temps en recherche de dépassement de soi, c’est ce qui caractérise l’esprit comme spiritualité. L’esprit est un processus, un devenir spirituel, et la philosophie de l’esprit, c’est une philosophie du devenir.
Paul-Antoine Miquel


2020-10-04

Quel était l'enseignement de Confucius ?

 

Éminent pédagogue, philosophe et homme politique, Confucius est le fondateur du système éducatif féodal chinois. Sa pratique et sa réflexion sur l'éducation ont exercé une influence considérable sur le développement de l'éducation aussi bien en Chine que dans le monde.

Emmanuel Laurentin s'entretient avec Anne Cheng, sinologue, titulaire de la chaire « Histoire intellectuelle de la Chine » au Collège de France


 : Le premier mot des entretiens de Confucius n’est pas éduquer, mais "apprendre". Et ce mot résume tout le message confucéen. Si sa biographie est en grande partie légendaire, et si certains déconstructeurs ont mis en doute l’unité-même du corpus confucéen, on entend pourtant dans cette collection d’enseignements la voix de quelqu’un. Et cette voix porte un message qui a forgé une certaine forme d’humanité chinoise. Ce maître qui a vécu entre le VI et le Ve siècle avant J.C., avait un grand projet, une sorte de « pari sur l’humain » : que le mot-clé de son message soit apprendre signifie que pour lui, l’humain est un être qui apprend toujours, qui est perfectible. Et cette conception va être renforcée par les confucéens ultérieurs, qui, dans une sorte d’angoisse quasi existentielle, pensaient que si l’on n’apprend pas constamment, si l’on n’essaie pas de s'élever par la connaissance, on retombe dans la brutalité, à l'état de bête.



2020-04-04

Guy Debord - La Société du Spectacle (1973)


La société du spectacle - Mit deutschen Untertiteln from Magazin on Vimeo.



La Société du spectacle est essentiellement une critique radicale de la marchandise et de sa domination sur la vie, que l'auteur voit dans la forme particulière de l'« aliénation » de la société de consommation. 

Le concept de spectacle se réfère à un mode de reproduction de la société fondé sur la reproduction des marchandises, toujours plus nombreuses et toujours plus semblables dans leur variété. Debord prône une mise en acte de la conscience qu'on a de sa propre vie, envers une illusoire pseudo-vie que nous impose la société capitaliste, particulièrement depuis l'après-guerre. 

La Société du spectacle décortique les processus d'individuation dans la société post-industrielle alors naissante. Il y est décrit l'évolution de la pratique de « séparation » comme dispositif économique capitaliste. Comment depuis l'introduction des chaines de montages où le travailleur est séparé de ce qu'il produit, la société libérale-marchande depuis les années 1950 produit le sujet/consommateur en tant qu'être séparé de ses véritables désirs par divers industries socio-culturelles (cinéma, télévision etc.) : par exemple comment le stéréotype du jeune branché ou du rebelle deviennent des modèles de comportements à suivre faisant de notre volonté de se montrer à l'autre un pastiche d'une reproduction consommable, interchangeable. 

 Guy Debord - La Société du Spectacle (1973) 

2020-04-03

À quoi reconnaît-on un artiste ?





Comment devient-on un "artiste" ? 
Quelle image l'artiste donne-t-il à voir de lui-même ? 
nous interrogeons les différentes facettes de la figure de l'artiste.


 INTERVENANTS 
Nathalie Heinich Sociologue, directrice de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) Bruno Girveau Directeur du Palais des Beaux-Arts de Lille.