2024-10-06

La responsabilité intellectuelle Julien Benda

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Julien Benda dénonça dès 1927, dans son ouvrage le plus célèbre, « La Trahison des clercs », la capitulation des intellectuels français, traîtres à leur mission de défenseurs du rationalisme démocratique.

emission France Culture


Julien Benda, dans La Trahison des clercs, en appelle à la responsabilité de l’intellectuel. Il défend une autonomie des valeurs absolues comme le vrai, le beau et le bien, indépendantes des variations historiques. Pour cela, il réfléchit à la différenciation entre les différents types de valeurs : valeurs esthétiques, valeurs morales, valeurs politiques et se positionne contre la philosophie de son temps et en particulier contre le vitalisme de Bergson.

Son ouvrage est incompris et vivement critiqué par les intellectuels à sa publication. Il apparaît, de façon caricaturale, comme un auteur qui s’oppose à l’engagement en demandant aux intellectuels de s’abstraire du monde, explique Pascal Engel. Pourtant, sa thèse est plus subtile. Il s’oppose à l’engagement tel que théorisé par Sartre qui prône un engagement pour l’engagement. Benda ne veut pas que les intellectuels se désengagent mais qu’ils ne perdent pas de vue que leur engagement doit être guidé par la boussole de la raison dont les points cardinaux sont les valeurs intangibles.

Julien Benda a une « passion de la raison » selon la formule de Pascal Engel c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contradiction pour lui entre la raison et les émotions.

Peut-on être un clerc, un intellectuel tout en étant d’un parti ? Comment ne pas renoncer à la vérité dans l’engagement ? Benda va poser les termes d’un débat qui agite encore tout ceux qui font profession de penser et qui ne veulent pas dans le même temps renoncer à l’engagement.

Avec
  • Pascal Engel Philosophe, directeur d'études à l'EHESS
  • Pascal Ory Historien, Académicien, spécialiste d’histoire culturelle sous l'Occupation

La trahison des clercs n’est pas une sociologie de l’intellectuel mais une analyse des valeurs intellectuelles. L’origine de l’intellectuel naît pendant l’affaire Dreyfus où savants, artistes et philosophes interviennent dans la vie politique, se positionnent, s’engagent. L’intellectuel est aussi bien celui des humanités que celui des sciences pour Benda.

Qu’est-ce qu’un clerc ?

Julien Benda dénonce le paysage intellectuel de son époque. Notamment ceux qui prétendent défendre des valeurs qu’ils confondent avec une idéologique qui plus est, subordonnée au politique. Il attaque du même front les nationalistes et les communistes qui ont trahit leur fonction « au profit d’intérêts pratiques ». Régis Debray précise que la position de l’auteur est celle d’une critique de « la paresse intellectuelle des intellectualistes et l’immoralité des moralistes ».

Le clerc est défini comme un être statique, désintéressé et rationnel. Il s’oppose à l’intellectuel de son temps. La figure du clerc ne tient pas du sacré, elle est parfaitement laïque, mais est au service de la raison.


Bibliographie indicative :
Pascal Engel, Les Loi de l’esprit. Julien Benda ou la raison, Ithaque, 2012
Pascal Ory, Les intellectuels en France, Tempus Perrin, 2004

Pascal Engel "Les lois de l’esprit"

Pascal Engel

Les lois de l’espritJulien Benda ou la raison

Paru en avril 2023

Eliott éditions

La voix de Julien Benda (1867-1956) nous est devenue inaudible. Quand l’auteur de La Trahison des clercs accuse ses pairs de se détourner des valeurs éternelles, nous n’entendons qu’un appel à revenir à la tour d’ivoire. Quand l’une des gloires de la NRF, contemporain de Gide et de Valéry, voue ceux-ci aux gémonies et accuse toute la littérature de son époque de bysantinisme, nous avons du mal à le prendre au sérieux. Dans son culte de la vérité en politique nous ne voyons plus que des vieilles lunes dreyfusardes. Nous pouvons trouver Éleuthère délicieusement réactionnaire, mais nous ne parvenons pas à le suivre.
Ce livre voudrait montrer au contraire que Benda est un penseur français de première grandeur. Sa défense du rationalisme, sa conception des valeurs intellectuelles et sa théorie de la connaissance littéraire méritent encore toute notre attention. On aura compris aussi qu’il n’est pas seulement question de Benda dans ce livre, mais de la nature de la raison et de ses normes. Et de l’incongruité absolue de quelqu’un qui prétendit vivre uniquement pour les valeurs de l’esprit.

[Présentation de l’Éditeur]

Pascal Engel, un philosophe français connu pour son travail dans la philosophie de l'esprit, l'épistémologie et la métaphysique. Son livre "Les lois de l'esprit" est une contribution significative dans le domaine de la philosophie.

Dans "Les lois de l'esprit", Engel explore la nature des états mentaux, tels que les croyances, les désirs et les intentions, et comment ils se rapportent les uns aux autres et au monde extérieur. Il argue que les états mentaux sont gouvernés par des lois, qui ne sont pas des lois physiques, mais plutôt des lois normatives qui guident notre pensée et notre comportement.

La thèse principale d'Engel est que l'esprit n'est pas un récepteur passif d'informations sensorielles, mais plutôt un constructeur actif de la réalité. Il affirme que nos états mentaux sont façonnés par nos facultés cognitives, telles que la perception, l'attention et la mémoire, qui sont gouvernées par des lois qui sont à la fois descriptives et prescriptives.

Certains des idées clés dans "Les lois de l'esprit" incluent :

  • La normativité des états mentaux : Engel argue que les états mentaux ne sont pas juste des faits bruts, mais sont soumis à des normes et des règles qui guident notre pensée et notre comportement.
  • La nature constructive de l'esprit : Engel affirme que l'esprit n'est pas un récepteur passif d'informations sensorielles, mais plutôt un constructeur actif de la réalité.
  • Les lois de l'esprit : Engel propose que les états mentaux sont gouvernés par des lois qui sont à la fois descriptives et prescriptives, guidant notre pensée et notre comportement.

Le travail d'Engel dans "Les lois de l'esprit" a eu un impact significatif sur la philosophie de l'esprit, l'épistémologie et la science cognitive. Ses idées ont influencé de nombreux philosophes et scientifiques cognitifs, et continuent d'être une contribution importante à notre compréhension de la nature de l'esprit.

la pollution de l’information

 
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« fake news » [1] – j’entends par là des informations délibérément trompeuses, répandues par plaisir, par intérêt, et en vue d’en tirer un bénéfice politique. 

Il n’a échappé à personne que, grâce à l’invasion d’internet, nous vivons un âge d’or des pollueurs d’information. Tout autant fontaine du savoir que de la foutaise (bullshit), l’internet est devenu la source la plus utile de faits et la source la plus insidieuse de faussetés que l’humanité ait jamais produite. 

Pourtant, la pollution de l’information n’est pas un phénomène nouveau. Elle a toujours existé, et continuera à être l’arme principale des propagandistes ; c’est par l’usage, et le mésusage, de l’information, que ceux qui désirent manipuler les cœurs et les esprits ont toujours agi.

 Leur objectif est toujours invariablement le même : susciter les passions des citoyens ordinaires et instiller une attitude dogmatique et intolérante. Car c’est en instillant cette attitude qu’on rend les individus capables de perpétrer les actes les plus inhumains envers leurs pareils. C’est ce qu’on observe dans les régimes totalitaires comme dans les démocraties libérales – où la propagande sera nécessairement différente, mais non moins effective.

Pourtant le terme « pollution de l’information » peut être trompeur. La métaphore suppose, qu’à l’instar de la nature, la culture de l’information existerait d’elle-même et serait, dans son état premier, pure. Mais ce sont nous autres humains qui fabriquons et véhiculons l’information et c’est nous qui construisons la culture de l’information. L’internet ne nous est pas tout bonnement tombé dessus. C’est un monde que nous avons créé, et dont nous sommes, dans une large mesure, responsables. 

Comme le sait tout bon propagandiste, on ne peut atteindre les cœurs et les esprits des gens sans faire appel à ce qu’il y a au plus profond d’eux-mêmes. Tel est le procédé des fake news. Nous avons conçu un monde digital qui reflète notre tendance à nous soucier moins de la vérité que nous le professons, quand bien même cela nous encourage à être plus arrogants au sujet de nos convictions tribales.

Extrait Source : 

Politique, vérité et démocratie 
Publication Diogène 2018/1 n° 261-262
Presses Universitaires de France
184 pages 

Pascal Engel traduction 
Voir livre 

Eliott éditions

Disponible
Prix : 28,00 €

faut-il savoir pour décider ?

  
      


Conférence sur le thème de faut-il savoir pour décider ? déc. 2023

Avec Etienne KLEIN, Physicien et Philosophe des sciences, Directeur de recherches au CEA , Producteur de l'émission "La conversation scientifique" sur France Culture Échange par Olivier Fronty

"entre la militance et la compétence autrement dit les gens qui sont les plus militants pour ceci ou pour cela et quand je dis militant c'est pour ou contre et bien en général ils sont pas les plus compétents et les gens les plus compétents en général sont modérés et étant modéré s'engage modérément" E.KLEIN


Notre capacité à faire face aux risques et à décider dans un monde de plus en plus complexe est l’une des clés de la réflexion stratégique et de l'action opérationnelle. Mais comment faire pour orienter notre action lorsque la connaissance nous manque ? Comme nous l'indique cette phrase apocryphe de Kant :

«L’intelligence d’un individu se mesure à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter »,cela nous amène assez naturellement à mesurer le degré de connaissance nécessaire pour décider.

Une question se pose alors à nous : faut-il savoir pour décider ?


Pascal ou le scénario de la condition humaine


Laurence Devillairs Paru en octobre 2022 Presses Universitaires de France 256 pages - 15 × 21,3 cm


presentation du livre 

Réduire les Pensées à la seule défense de la religion chrétienne contribue à manquer leur originalité conceptuelle. Or il y a bien une philosophie de Pascal, où l’inquiétude joue un rôle cardinal. Elle dévoile ce que le divertissement escamote: le malheur de notre condition, l’effroyable du réel et l’éphémère de toute consolation.

Contrairement au moi diverti, le sujet inquiet réfléchit sur son « état véritable », recherche vérité et bonheur. L’inquiétude résulte de ce désir du vrai et du bien, et de l’impuissance à le satisfaire. Elle consiste à être privé de ce dont on est capable.

Les Pensées décrivent ainsi l’homme dans le vide de ses capacités comme dans ce qui l’élève, dans l’inconsolabilité de son existence comme dans sa disposition à « travailler pour demain et pour l’incertain ». Si l’inquiétude ne conduit à aucune évidence, au moins sert-elle à « régler sa vie. Et il n’y a rien de plus juste ».

[Présentation de l’Éditeur] https://www.vrin.fr/livre/9782130841883/philosophie-de-pasca

 

Que reste-t-il encore de Pascal ? Les Pensées font partie de ces ouvrages fondateurs qui ont suscité de multiples lectures et commentaires. Laurence Devillairs, agrégée de philosophie, s’est intéressée au concept d’inquiétude, central dans l'œuvre de Pascal. En philosophie, l’inquiétude décrit un état d’incomplétude, d’insatisfaction, de désir impossible de vérité et de bonheur. L'inquiétude est le propre de l'homme, et c'est le principe à partir duquel Pascal a construit sa philosophie.

Les podcasts de l’Institut de France Écouter (49 min.)

https://www.canalacademies.com/emissions/


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LA PLUS GRANDE INDUSTRIE MONDIALE


source https://www.eyrolles.com

Les données témoignant de la taille géante de Wal-Mart ne manquent pas : Wal-Mart est la plus grande entreprise mondiale, le plus grand employeur privé du monde, le huitième acheteur de produits chinois (devant la Russie et le Royaume-Uni); son chiffre d'affaires est supérieur au PIB de la Suisse; son budget informatique supérieur à celui de la NASA; le patrimoine financier des héritiers de Sam Walton (son fondateur) est deux fois plus élevé que celui de Bill Gates... Mais derrière ces superlatifs se cache l'histoire très singulière d'une société de l'Arkansas qui, en l'espace de 40 ans, a révolutionné les vieux modèles fordistes d'organisation du travail et largement reconfiguré les rapports producteurs/détaillants et toute l'économie américaine.



Le succès et l'influence politique de cette entreprise géante lui permettent de redessiner les plans des villes, de déterminer le salaire minimum réel, de casser les syndicats, de définir les contours de la culture populaire, de peser sur les flux de capitaux dans le monde entier, et d'entretenir ce qui s'apparente à des relations diplomatiques avec des dizaines de pays. Alors que la marge de manœuvre des gouvernements demeure restreinte, Wal-Mart semble avoir aujourd'hui plus d'influence que n'importe quelle institution, non seulement sur des pans entiers de la politique sociale et industrielle américaine, mais aussi sur le modèle de vie et de consommation mondialisé, bigot et entièrement familiariste.


Sommaire

- Wal-Mart et les tombées de camion

- Wal-Mart : un modèle pour le capitalisme du XXIe siècle

- De Woolworth à Wal-Mart : la marchandisation de masse et l'aventure de la culture consumériste

2024-09-19

dénoncer l'hypocrisie et de questionner la vérité

   



Voici les œuvres "Les Provinciales" de Pascal Blaise et "L'Art du mensonge politique" de Jonathan Swift présentent des similitudes intéressantes, notamment dans leur approche critique des mœurs et des institutions.


1. Critique de l'hypocrisie

Dans "Les Provinciales", Pascal critique les jésuites et leur manière de défendre des positions morales douteuses sous couvert de rationalité et de spiritualité. Swift, dans "L'Art du mensonge politique", dénonce également l'hypocrisie des politiciens et leur manipulation de la vérité pour servir leurs intérêts.


2. Utilisation de la satire : 

Les deux auteurs emploient la satire pour exposer les travers de leur époque. Pascal utilise le dialogue et l'argumentation pour mettre en lumière les incohérences des jésuites, tandis que Swift utilise un ton plus mordant et ironique pour critiquer les abus de pouvoir et la manipulation politique.


3. Réflexion sur la vérité et le mensonge :

Pascal s'interroge sur la vérité dans le contexte de la foi et de la raison, tandis que Swift explore la nature du mensonge dans le domaine politique. Tous deux soulignent les dangers de la manipulation de la vérité, que ce soit dans la religion ou dans la politique.


4. Engagement intellectuel : 

Les deux œuvres montrent un engagement fort des auteurs envers les questions éthiques et sociales de leur temps. Pascal défend une vision de la foi éclairée par la raison, tandis que Swift appelle à une prise de conscience critique des pratiques politiques.


En somme, bien que leurs contextes soient différents, "Les Provinciales" et "L'Art du mensonge politique" partagent une volonté de dénoncer l'hypocrisie et de questionner la vérité à travers la satire, en mettant en lumière les abus de pouvoir et les manipulations intellectuelles.

C2ki


Info archive :

Lire 

https://archive.org/details/lesprovinciales

https://blaisepascal.bibliotheques-clermontmetropole

https://www.anthologialitt.com/post/jonathanswift-l-artdumensongepolitique

Info plus 

https://hal.science/hal-04399610v1/file/Proteus18.pdf

2024-08-29

La fabrique de l'homme occidental Pierre Legendre



Pourquoi l’interdit ? Pourquoi les lois ? Qu’est-ce que l’État ? Comment séparer le juste de l’injuste ? État, Religion, Révolution, Progrès, ces artifices sont emportés dans le déchaînement du Management scientifique promis à la terre entière. 

La peur de penser en dehors des consignes a fait de la liberté une prison. Philosophe, historien du droit et des institutions, Pierre Legendre explique avec lucidité comment l’homme raisonnable organise le monde pour tenter d’échapper à l’abîme de son origine introuvable, ce mur de nuit auquel il s’adosse.

Source texte  Fayard

cliquez ici 



CoursLe Gouvernement de soi et des autres : le courage de la vérité Michel Foucault 1984

Le cours intitulé « Le courage de la vérité » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. 

Cours 1

Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d’autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate (« Criton, nous devons un coq à Esculape ! »), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l’expression d’une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. 

Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l’année précédente. Il s’agissait alors d’interroger la fonction du « dire-vrai » en politique, afin d’établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec les cyniques, cette manifestation du vrai ne s’inscrit plus simplement à travers une prise de parole risquée, mais dans l’épaisseur même de l’existence. Foucault propose en effet une étude décapante du cynisme ancien comme philosophie pratique, athlétisme de la vérité, provocation publique, souveraineté ascétique. Le scandale de la vraie vie est alors construit comme s’opposant au platonisme et à son monde transcendant de Formes intelligibles.

« Il n’y a pas d’instauration de la vérité sans une position essentielle de l’altérité. La vérité, ce n’est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l’autre monde et de la vie autre. »

Ce résumé est publié avec l'aimable autorisation des éditions du Seuil. Il est tiré de la quatrième de couverture de l'ouvrage Le Courage de la vérité. Le gouvernement de soi et des autres II. Cours au Collège de France (1983-1984) de Michel Foucault, paru le 22 janvier 2009.

Source 

https://www.college-de-france.fr/


2024-08-26

La responsabilité intellectuelle



Julien Benda, dans La Trahison des clercs, en appelle à la responsabilité de l’intellectuel. Il défend une autonomie des valeurs absolues comme le vrai, le beau et le bien, indépendantes des variations historiques. Pour cela, il réfléchit à la différenciation entre les différents types de valeurs : valeurs esthétiques, valeurs morales, valeurs politiques et se positionne contre la philosophie de son temps et en particulier contre le vitalisme de Bergson.

Son ouvrage est incompris et vivement critiqué par les intellectuels à sa publication. Il apparaît, de façon caricaturale, comme un auteur qui s’oppose à l’engagement en demandant aux intellectuels de s’abstraire du monde, explique Pascal Engel. 

Pourtant, sa thèse est plus subtile. Il s’oppose à l’engagement tel que théorisé par Sartre qui prône un engagement pour l’engagement. Benda ne veut pas que les intellectuels se désengagent mais qu’ils ne perdent pas de vue que leur engagement doit être guidé par la boussole de la raison dont les points cardinaux sont les valeurs intangibles.

Julien Benda a une « passion de la raison » selon la formule de Pascal Engel c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contradiction pour lui entre la raison et les émotions.

Bibliographie indicative :
Julien Benda, La Trahison des clercs, Grasset

Pascal Engel, Les Loi de l’esprit. Julien Benda ou la raison, Ithaque, 2012

Pascal Ory, Les intellectuels en France, Tempus Perrin, 2004


Monde Diplomatique janvier 1996 page 10

2024-07-25

La méritocratie en mai 2033


Mai 2034 ! L’an dernier, à pareille époque, grèves, émeutes et attentats ont secoué l’Angleterre et l’ont plongée dans la stupeur. Une coalition bizarre et disparate est à l’origine de ces troubles dont le premier anniversaire doit être marqué par une grève générale : faut-il attendre la fin de la Méritocratie ?

Pour essayer de prévoir ce qui va se passer, pour comprendre ce qui s’est passé, un sociologue retrace les étapes d’uné évolution qui, de la fin du XIXe siècle au début du XXIe, a permis au pouvoir de l’intelligence de remplacer peu à peu celui de la naissance, de l’argent ou de l’âge. Comment en est-on venu à mettre en cause les droits du talent ? Quelle société plus juste pourtant, et plus rationnelle, que celle où la seule hiérarchie est celle des aptitutdes ? Et comment éviter que l’égalité absolue des chances au départ n’aboutisse à une inégalité sociale plus tranchée qu’elle ne le fut jamais ?

Écrite en 1958, cette satire de prospective rétrospective pose tous les problèmes de l’égalité dans l’éducation, des hiérarchies dans la société. La verve avec laquelle l’auteur supposé traite de son passé, et notre avenir, n’en doit point cacher le sérieux.
Source texte

Michaël Young, né en 1915, d'abord directeur de la planification politique et économique durant la guerre, puis secrétaire du département de recherches du Labour Party, n'est venu à la sociologie qu'aux approches de la quarantaine. || dirige actuellement, à Londres, l'Institute of Community Studies, qu'il a fondé en 1953. Il est également à la tête, depuis leur création, de l'Association des consommateurs et du Centre consultatif pour l'éducation.

Michaël Young a présidé le Conseil de la recherche en sciences sociales (1965-1968) et a enseigné à l'université de Cambridge (1961-1966).

Publications : Family and Kinship in East London (en collaboration avec Peter Willmott; 1957); The Rise of the Meritocracy (1958); Family and Kinship in a London Suburb (en collaboration avec P. Willmott; 1960) /nnovation and Research in Education (1965); Learning Begins at Home (en collaboration avec Patrick McGeeney ; 1968); Forecasting and the Social Sciences (comme éditeur, 1968).

L'opium des intellectuels de Raymond Aron

 "L'Opium des intellectuels" est une œuvre majeure qui appelle à une réflexion profonde sur le rôle des idées et des intellectuels dans la société. Raymond Aron exhorte les penseurs à une éthique de la responsabilité et à une approche lucide face aux séductions des idéologies.


La principale thèse développée par Raymond Aron dans "L'Opium des intellectuels" est la suivante :

Les intellectuels, notamment ceux de gauche, sont trop souvent aveuglés par leur fascination pour les idéologies révolutionnaires, en particulier le marxisme et le communisme, au point de perdre leur sens critique et leur capacité à percevoir la réalité politique et sociale telle qu'elle est.

Aron soutient que cette attitude des intellectuels relève d'une forme d'"opium" idéologique, qui les empêche de voir les contradictions, les dérives et les réalités brutales des régimes communistes, tout en les poussant à justifier ou à minimiser les excès de ces régimes.

Selon Aron, les intellectuels ont une responsabilité particulière dans la société, celle de maintenir un esprit critique et de résister aux sirènes des utopies politiques. Ils doivent faire preuve de lucidité et de modération, plutôt que de se laisser entraîner dans les excès idéologiques.

La thèse centrale d'Aron est donc une critique de l'aveuglement idéologique des intellectuels, qu'il considère comme une forme de "drogue" les empêchant d'avoir une vision réaliste et nuancée des enjeux politiques de leur époque. Son appel est celui d'un retour à la raison et à la responsabilité intellectuelle. 


**Résumé :**

1. **Contexte et Objectif :**
   Raymond Aron entreprend une analyse critique des attitudes et des opinions des intellectuels de son époque, surtout ceux affiliés à la gauche et fascinés par les promesses des régimes communistes.

2. **Critique du Marxisme :**
   Aron explore les fondements du marxisme et dénonce ce qu'il considère comme des illusions et mythes. Il analyse l'idée de révolution prolétarienne et la conviction marxiste selon laquelle l'histoire se dirige inexorablement vers le communisme. Pour Aron, ces idées relèvent plus de la foi aveugle que de la science.

3. **Idéologie et Réalité :**
   L'auteur établit une distinction entre l'idéologie communiste et la réalité des régimes qui s'en revendiquent. Il souligne le décalage entre les aspirations égalitaires et humanistes du communisme et la réalité des régimes totalitaires, caractérisés par la répression et l'absence de liberté.

4. **L'Opium Métaphorique :**
   Le titre du livre, "L'Opium des intellectuels", fait écho à la célèbre phrase de Karl Marx qui décrivait la religion comme l'opium du peuple. Aron suggère que l'idéologie communiste, de même que la religion, agit comme un opium, intoxiquant les intellectuels et les aveuglant aux réalités politiques et sociales.

5. **Critique de l'Engagement :**
   Aron critique l'idée de l'engagement intellectuel à tout prix. Il dénonce le dogmatisme et l'aveuglement politique qui conduit certains penseurs à justifier ou ignorer les exactions commises au nom d'une idéologie.

6. **Appel au Réalisme :**
   Pour Raymond Aron, les intellectuels doivent adopter une attitude critique et lucide, fondée sur le scepticisme raisonnable et la recherche de la vérité. Il plaide pour un esprit de modération et de réflexion plutôt que pour les excès idéologiques.

**Analyse et Explications :**

- **Critique de l'Utopisme :** Aron met en garde contre les dangers des utopies politiques qui, bien qu’attractives, peuvent mener à des dérives totalitaires. Il montre comment les nobles idéaux peuvent être pervertis par la réalité du pouvoir.

- **Sociologie du Savoir :** 
Aron applique une perspective sociologique pour comprendre pourquoi tant d'intellectuels sont attirés par les idéologies radicales. Il explore comment le contexte culturel et historique influence les opinions politiques.

- **Liberté et Responsabilité :** 
Un thème central du livre est la responsabilité des intellectuels. Aron insiste sur l'importance de la liberté de pensée et la nécessité pour les intellectuels de ne pas sacrifier cette liberté sur l'autel d'une idéologie.

- **Actualité et Pertinence:** 
Bien que publié en 1955, "L'Opium des intellectuels" reste pertinent. Les critiques d'Aron peuvent être appliquées à de nombreuses idéologies contemporaines, soulignant l'importance de la vigilance intellectuelle et du scepticisme critique.

 "L'Opium des intellectuels" est une œuvre majeure qui appelle à une réflexion profonde sur le rôle des idées et des intellectuels dans la société. Raymond Aron exhorte les penseurs à une éthique de la responsabilité et à une approche lucide face aux séductions des idéologies.


Quels ont été les principaux arguments des intellectuels de gauche contre L'Opium des intellectuels


Les intellectuels de gauche ont donc vu en Aron un traître à leur cause, son analyse lucide dérangeant un aveuglement idéologique qu'il s'agissait de dénoncer. Ils ont réagi avec virulence contre ce qu'ils considéraient comme une trahison.

Citations :
[2] Pourquoi les intellectuels n'aiment pas le libéralisme de Raymond ... - Cairn https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2005-1-page-124.htm
[3] L'Opium des intellectuels de Raymond Aron | Résumé sur Dygest https://www.dygest.co/raymond-aron/l%27opium-des-intellectuels
[5] L'opium des intellectuels de l'Est - Persée https://www.persee.fr/doc/cmr_1252-6576_1994_num_35_4_2412



Voici quelques sources en ligne où vous pouvez trouver des informations sur « L'Opium des intellectuels » et sa réception


2.Article sur Raymond Aron :•Wikipedia - Raymond Aron




libéralisme économique ?


Le libéralisme économique est un ensemble de doctrines politiques et économiques, issu des Lumières, qui prône la liberté individuelle dans la sphère économique. Il soutient que l'économie de marché, fondée sur la propriété privée et la liberté d'entreprendre, est essentielle au bon fonctionnement économique, tout en limitant l'intervention de l'État

Ce courant a évolué, englobant des perspectives classiques, comme celles d'Adam Smith, et des approches néoclassiques qui reconnaissent certaines défaillances du marché tout en défendant le libre-échange[1][2][4].

Citations :
[1] Libéralisme économique - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_%C3%A9conomique
[3] libéralisme | Définition - Perspective Monde https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire/1507
[4] Le libéralisme économique : atouts et limites | Cairn.info https://www.cairn.info/revue-l-europe-en-formation-2016-3-page-33.htm
[5] Histoire du libéralisme économique classique - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_lib%C3%A9ralisme_%C3%A9conomique_classique


Comment le libéralisme économique influence-t-il les politiques économiques actuelles

Le libéralisme économique influence les politiques économiques actuelles en prônant la liberté de marché et la minimisation de l'intervention étatique. Les libéraux classiques, comme Adam Smith, soutiennent que l'économie fonctionne mieux sans régulation excessive, tandis que les néolibéraux reconnaissent certaines défaillances du marché, justifiant une intervention limitée de l'État pour protéger la concurrence et les droits de propriété[1][2]. Cependant, cette approche soulève des préoccupations concernant les inégalités croissantes, car le marché seul ne corrige pas ces disparités[1][4]. Les politiques économiques contemporaines cherchent donc un équilibre entre intervention et liberté de marché.

Citations :
[1] Le libéralisme économique : atouts et limites | Cairn.info https://www.cairn.info/revue-l-europe-en-formation-2016-3-page-33.htm
[2] Libéralisme économique - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_%C3%A9conomique
[3] Politique économique et croissance - Persée https://www.persee.fr/doc/ecoap_0013-0494_1961_num_14_4_2650
[5] [PDF] le nationalisme économique dans l'œillère libérale https://ieim.uqam.ca/IMG/pdf/Cahier_Boulanger-0401.pdf


Quels sont les impacts du libéralisme économique sur les inégalités sociales.

Le libéralisme économique influence les inégalités sociales en favorisant une concentration des richesses et en limitant l'intervention de l'État pour corriger ces déséquilibres. Bien qu'il puisse stimuler la création de richesses, il tend à creuser les écarts entre les plus riches et les plus pauvres, entraînant un cercle vicieux d'inégalités cumulatives. Les inégalités économiques exacerbent les inégalités d'accès à l'éducation, à la santé et à l'emploi, rendant difficile l'ascension sociale pour les classes défavorisées[1][3][5]. Cette dynamique peut également générer des tensions sociales et menacer la stabilité politique[3].

Citations :
[1] Le libéralisme économique : atouts et limites | Cairn.info https://www.cairn.info/revue-l-europe-en-formation-2016-3-page-33.htm
[2] Libéralisme économique - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_%C3%A9conomique
[4] Néo-libéralisme, inégalités et minorité : le poin… – Reflets - Érudit https://www.erudit.org/fr/revues/ref/2018-v24-n1-ref03982/1051519ar/
[5] Question 1. Les inégalités économiques et sociales et leur ... https://www.melchior.fr/cours/complet/question-1-les-inegalites-economiques-et-sociales-et-leur-evolution

2024-07-23

Un débat public biaisé en période de crise economique et sociale

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Dans un contexte de crise économique et sociale profonde, il est alarmant de constater que la population française méconnaît largement une caractéristique majeure et décisive des textes fondateurs de la République ainsi que le fonctionnement de son administration étatique. Cette carence de connaissances interroge nos institutions, de l’école aux médias, en passant par l’enseignement supérieur et les discours politiques.

 Chaque responsable politique doit impérativement s’interroger sur la clarté et la pertinence de ses propos concernant ce sujet crucial. 

De même, les journalistes doivent se demander si leurs écrits et leurs interventions contribuent à éclairer les citoyens ou, au contraire, les maintiennent dans l’ignorance. Ce déficit d’information soulève des questions légitimes sur la transparence et la qualité du débat public dans notre démocratie.

Comment les citoyens peuvent-ils faire des choix informés alors qu'ils manquent des connaissances de base sur des sujets aussi fondamentaux ?  La responsabilité de cette situation incombe aux divers acteurs politiques, médiatiques et éducatifs. 

Il est primordial que la population française puisse accéder à une information fiable et exhaustive sur le fonctionnement de son gouvernement et sur les impacts réels des politiques publiques sur la vie quotidienne et l’économique du pays. 

 Seul un débat public nourri, transparent et honnête permettra de prendre des décisions à la hauteur des défis socio-économiques colossaux auxquels notre pays est confronté. Sans cela, le risque est grand de voir se perpétuer des inégalités croissantes et une perte de confiance accrue envers les institutions.

PW.Ai




PRÉAMBULE

Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par laDéclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004. En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d'outre-mer qui manifestent la volonté d'y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l'idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique. ________

 ARTICLE PREMIER
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.


 (extrait) source 
Texte intégral en vigueur à jour de la révision constitutionnelle du 8 mars 2024 cliquez Version PDF

2024-07-06

Techno politique Asma Mahla

Accès vidéo 

  La Grande Librairie février 2024

"Intelligence artificielle, réseaux sociaux, implants cérébraux, satellites, métavers... Le choc technologique sera l'un des enjeux clés du xxie siècle et les géants américains, les « BigTech », sont à l'avant-garde. Entités hybrides, ils remodèlent la morphologie des États, redéfinissent les jeux de pouvoir et de puissance entre nations, interviennent dans la guerre, tracent les nouvelles frontières de la souveraineté. S'ils sont au coeur de la fabrique de la puissance étatsunienne face à la Chine, ils sont également des agents perturbateurs de la démocratie. De ces liens ambivalents entre BigTech et « BigState » est né un nouveau Léviathan à deux têtes, animé par un désir de puissance hors limites. Mais qui gouverne ces nouveaux acteurs privés de la prolifération technologique ? A cette vertigineuse question, nous n'avons d'autre choix que d'opposer l'innovation politique !"

Asma Mhalla, docteure en études politiques et chercheure au LAP (Laboratoire d'Anthropologie Politique) de l'EHESS/CNRS, lance un cri d'alerte dans son dernier ouvrage. Dans une thèse audacieuse, elle affirme que les technologies de l'hypervitesse, qu'elles soient civiles ou militaires, transforment chaque individu en soldat, que nous le voulions ou non. Selon elle, nos cerveaux sont devenus le champ de bataille ultime de cette ère technologique. Cette réflexion interpelle sur l'avenir de la démocratie et du nouvel ordre mondial.

Enseignante à Sciences Po et Polytechnique, Asma Mhalla conseille également les institutions dans leur politique publique technologique. 
Face à la montée en puissance des technologies dites de l'hypervitesse, Asma Mhalla appelle à une prise de conscience urgente et offre ainsi une contribution majeure à la réflexion contemporaine sur les relations entre technologie, pouvoir et démocratie.

  Source texte 

 Éditeur Seuil

19.90 € TTC. / 288 pages

    

2024-06-07

Avons-nous perdu le goût de la démocratie?

"La démocratie est un combat. Nous l’avions oublié, dans l’euphorie de la chute du mur de Berlin. La montée en puissance de régimes ­illibéraux ou totalitaires et la guerre en Ukraine sont venus nous le rappeler.
Devant le délitement de notre vie politique et les crises multiples qui sont devant nous, beaucoup commencent à penser qu’un pouvoir autoritaire serait la solution. Allons-nous préférer la soumission à la liberté ? C’est notre avenir qui est en jeu.
Pour défendre la démocratie, il faut en revisiter les origines et les fondements, examiner les conditions de sa survie, en comprendre le mouvement profond. Le partage à voix égales de l’incertitude du monde – car c’est de cela qu’il s’agit – exige de nous courage et détermination.
Cet essai pose les bases d’une intelligence renouvelée du seul régime capable de préserver la liberté, l’égalité et la fraternité." (présentation de l'éditeur)


Ce premier quart du XXIe siècle aura été marqué par la montée des populismes et la disparition de l’évidence de la démocratie.
Avec
Jean-François Bouthors Journaliste, collaborateur de la revue Esprit et éditorialiste à Ouest-France
Avons-nous perdu le goût de la démocratie ? Il semble que ce soit l’inverse et que nous sommes entrés dans un fort désir de la protéger, de la renforcer et de lui donner la place la plus grande qui soit dans nos sociétés contemporaines.

D’où pour ce faire l’importance de revisiter ses origines et d’examiner les conditions de sa survie en en comprenant le mouvement profond.

Une société ne naît pas démocratique, elle le devient ! Voilà le thème de la conversation de ce jour entre Jean-François Bouthors et Marc-Alain Ouaknin

L'invité
JEAN-FRANÇOIS BOUTHORS est essayiste et journaliste, éditorialiste à Ouest-France et collaborateur régulier de la revue Esprit et du site Desk Russie.
Il a été l’éditeur de la grande journaliste russe Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006, et cofondateur de la collection Les moutons noirs, consacrée à la dissidence, aux Éditions François Bourin
Il est coauteur, avec le philosophe Jean-Luc Nancy, de Démocratie ! Hic et nunc (Éditions François Bourin, 2019) et auteur de Poutine, la logique de la force (Éditions de l’Aube, 2022). Il a récemment publié Démocratie, zone à défendre (Éditions de l’Aube).
Il anime par Zoom avec Paule Zellitch l’Atelier de lecture biblique, sur le texte de la Genèse (latelierdelecturebiblique@hotmail.com).