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Peut-on être un clerc, un intellectuel tout en étant d’un parti ? Comment ne pas renoncer à la vérité dans l’engagement ? Benda va poser les termes d’un débat qui agite encore tout ceux qui font profession de penser et qui ne veulent pas dans le même temps renoncer à l’engagement.
- Pascal Engel Philosophe, directeur d'études à l'EHESS
- Pascal Ory Historien, Académicien, spécialiste d’histoire culturelle sous l'Occupation
La trahison des clercs n’est pas une sociologie de l’intellectuel mais une analyse des valeurs intellectuelles. L’origine de l’intellectuel naît pendant l’affaire Dreyfus où savants, artistes et philosophes interviennent dans la vie politique, se positionnent, s’engagent. L’intellectuel est aussi bien celui des humanités que celui des sciences pour Benda.
Qu’est-ce qu’un clerc ?
Julien Benda dénonce le paysage intellectuel de son époque. Notamment ceux qui prétendent défendre des valeurs qu’ils confondent avec une idéologique qui plus est, subordonnée au politique. Il attaque du même front les nationalistes et les communistes qui ont trahit leur fonction « au profit d’intérêts pratiques ». Régis Debray précise que la position de l’auteur est celle d’une critique de « la paresse intellectuelle des intellectualistes et l’immoralité des moralistes ».
Le clerc est défini comme un être statique, désintéressé et rationnel. Il s’oppose à l’intellectuel de son temps. La figure du clerc ne tient pas du sacré, elle est parfaitement laïque, mais est au service de la raison.