2011-01-08
CONSIDERATIONS MORALES de Hannah Arendt
Est-ce que notre aptitude à juger, à distinguer le bien du
mal, le beau du laid, est dépendante de notre faculté de
penser ?
Tant d'années après le procès Eichmann, Hannah
Arendt revient dans ce bref essai, écrit en 1970. à la
question du mal. Eichmann n'était ni monstrueux ni
démoniaque, et la seule caractérisque décelable dans
son passé comme dans son comportement durant le
procès et l'interrogatoire était un fait négatif : ce
n'était pas de la stupidité mais une extraordinaire
superficialité. Une curieuse et authentique inaptitude à
penser.
La question que Hannah Arendt pose est : l'activité de
penser en elle-même, l'habitude de tout examiner et de
réfléchir à tout ce qui arrive, sans égard au contenu spé-
cifique, et sans souci des conséquences, cette activité
peut-elle être de nature telle qu'elle conditionne les
hommes à ne pas faire le mal ?
Est-ce que le désastreux manque de ce que nous nommons conscience n'est pas finalement qu'une inaptitude à penser ?